Madame la Députée,

Je me permets de vous écrire pour exprimer ma profonde inquiétude et ma consternation face à la loi « Le Meur », qui, sous prétexte de lutter contre les logements de type Airbnb, ne fait aucune distinction entre les différentes formes de location meublée. Cette loi, qui semble avoir été élaborée sans discernement, cible de manière injuste les gîtes de groupe situés en milieu rural, en les assimilant à des petites surfaces urbaines. Cela relève de l’absurdité.

Il est incompréhensible que des structures comme les gîtes de groupe, qui ont des charges de fonctionnement importantes, qui ne peuvent être louées que sur des week-ends et qui sont souvent le seul type d’hébergement viable en milieu rural, soient assimilées à de petites surfaces urbaines qui génèrent des revenus plus réguliers et ont des coûts bien inférieurs. Les gîtes de groupe, loin de concurrencer les logements longue durée en ville, répondent à un besoin spécifique en milieu rural, notamment pour les groupes souhaitant se retrouver dans un cadre naturel, et contribuent à la vitalité économique locale. Ils permettent à de nombreuses petites entreprises locales, telles que des restaurants, traiteurs, commerces de bouche, et des artisans, de prospérer grâce au tourisme local.

Cette loi se distingue par son manque de discernement. Elle ne fait aucune différence entre les grandes structures gérées par des groupes financiers dans des zones urbaines ou touristiques (qui échappent totalement à cette réglementation), et les gîtes de groupe en milieu rural, qui n’ont aucune influence sur le marché du logement. L’impact direct de cette mesure sera la fermeture de nombreuses structures rurales, condamnant ainsi une part importante de l’économie locale, avec des conséquences dramatiques pour les acteurs du circuit-court : agriculteurs, restaurateurs, commerçants et artisans.

Les gîtes en milieu rural sont une réponse aux besoins des gens qui, par manque de place en ville et par désir de se retrouver en groupe dans un cadre naturel, choisissent ces hébergements plutôt que des hôtels urbains. Limiter leur rentabilité, comme cela est prévu par cette loi, revient à tuer une activité qui a toujours été au service de la communauté locale et à réduire considérablement la capacité d’adaptation de ces structures aux besoins des voyageurs.

Je vous demande instamment s’il est encore possible d’agir et d’adapter cette législation, afin de préserver les gîtes ruraux, notamment les gîtes de groupe, acteurs essentiels du tourisme local, et de prendre en compte les spécificités des hébergements en milieu rural, qui ne font absolument pas concurrence au marché du logement urbain. Nous avons besoin de solutions équilibrées et adaptées à la diversité des territoires, et non d’une loi aveugle qui tue une part importante de notre économie locale.

Dans l’attente de votre réponse et en espérant que cette question sera portée à l’attention de vos collègues, je vous prie de croire, Madame la Députée, en l’expression de mes salutations distinguées.